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mardi, 28 juillet 2015 11:59

12e Tour Alsace - Interview de Françis Larger organisateur du Tour

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Interview de  Francis Larger par les DNA  

– Le Tour s’apprête à vivre son 12e anniversaire. Êtes-vous content de ce qu’il est devenu ?

– Nous sommes fiers des onze derniers, de ce qu’on a fait. Quant au 12e , on le dira quand il sera fini. On a une belle course, reconnue, on a accueilli de beaux champions.

– Vous pensiez qu’elle atteindrait ce niveau ?

– On n’avait pas cette prétention. La Fédération nous avait donné une journée de course. Les gens ne peuvent pas se rendre compte ce que c’est, à organiser, le Tour Alsace. Il faut le vivre de l’intérieur. Nous sommes trois à le gérer, avec une armée de bénévoles.

« Là, j’y serai de ma poche pour arriver à l’équilibre »

Je mets au défi d’en trouver autant. C’est un truc de fou. Ce qu’on a fait, ce ne serait plus possible d’y aller. Il y a douze ans, la vie était plus facile. On t’encourageait, là on te décourage.

– Dites-vous toujours « ce n’est pas une course de vélo » ?

– Cette course est un support. On a atteint le cœur du public. Ceux qui ont le budget sont aux abonnés absents, on est un sport trop populaire. Le vélo s’adresse aux gens simples. Pour ce qu’on a mis en place pour faire aimer le vélo, comme les P’tits loups, on n’a pas été aidés.

L’Alsace n’a pas le vélo au cœur. Quand je regarde ce qui se passe en Vendée… Notre seul soutien, il est populaire. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’on pourrait faire avec un peu plus de moyens. Je mets quiconque au défi d’organiser un événement où on dit aussi souvent « Alsace ».

Depuis onze ans, tous nos grands champions ont ce mot, « Alsace », en tête. Personne d’autre ne l’a fait, ça n’existe pas ailleurs, autant de milliers de gens qui disent « Alsaciens et fiers de l’être ». Il n’y a que chez nous.

– Vous aimez vraiment le vélo ou est-ce un support « publicitaire » pour l’Alsace ?

– J’aime le vélo. Là, je n’ai qu’une idée en tête, c’est d’aller voir la fin de l’étape (du jour sur le Tour de France). Le vélo est un sport gratuit, populaire, avec des gens qui attendent trois heures pour cinq minutes de course et sont contents parce qu’ils ont passé une bonne journée. On apporte une fête.

– Comment voyez-vous l’avenir de cette course ?

– Vous avez vu l’âge qu’on a. Quand on sera en chaise roulante, on regardera le Tour de France à la télévision. Avec cette course, on ne gagne rien, on essaye de faire la même chose avec moins de moyens. Cette année, il y aura 23 équipes, on en a déjà eu 30. On fait des économies.

Et il n’y aura peut-être plus d’argent des collectivités locales l’an prochain. Là, j’y serai de ma poche pour arriver à l’équilibre. Tout augmente. En 2016, je ne suis pas sûr de repartir. On a perdu de gros partenaires, il y a de l’argent sur lequel on comptait qui n’est plus là. Après, il y a beaucoup de gens qui t’aident, pour eux, tu ne veux pas arrêter.

– Y a-t-il le risque de tourner en rond avec un parcours où les villes étapes sont les mêmes ?

– Ça ne tourne pas en rond. C’est la première fois qu’on aura un contre-la-montre individuel à Sausheim. Avant l’arrivée à Bischoffsheim, il y aura la montée vers Grendelbruch, le Champ du Feu… On a aussi ajouté le col de Fouchy. La carte de l’Alsace, c’est étroit, les points stratégiques sont quasiment tous là, mais les étapes sont presque toutes neuves. Si je veux un bon sprint, j’ai besoin d’une arrivée à Huningue.

– Avez-vous le sentiment de ne pas être aimé, parfois ?

– Être aimé par tout le monde, ce serait bizarre. Je suis impliqué politiquement et ça ne fait pas plaisir à tout le monde. Je m’entends bien avec ceux qui m’aiment. La Ligue ? Elle n’a jamais levé le petit doigt pour nous. Le Conseil général du Bas-Rhin nous a dit qu’il ne pouvait pas nous aider. Voilà. Je dis ce que je pense, si on ne m’aime pas, ça ne change rien. Les bénévoles m’aiment, sinon comment aurais-je réussi à fédérer autant de monde ?

« Après nous, ça s’arrête, c’est sûr »

 

 

 

 

Lu 3972 fois Dernière modification le mercredi, 29 juillet 2015 08:16