En service depuis une semaine, les nouveaux Vélocité ont été officiellement inaugurés, ce mercredi matin. Lancé en 2007 à Mulhouse, le service de locations de vélos en libre-service évolue : vélos électriques, nouvelles stations, extension à d’autres communes…

Christophe Schmitt

On les voit fleurir aux quatre coins de la ville depuis une semaine : les nouveaux vélos en libre-service Vélocité sont en cours de déploiement, à Mulhouse et dans l’agglomération. D’ici le mois de juin, le maillage des stations permettant de louer un vélo passera à 64, contre 41 jusque-là, avec une extension à plusieurs communes de l’agglomération mulhousienne (Brunstatt-Didenheim, Illzach, Kingersheim, Riedisheim, Rixheim, Sausheim et Wittenheim), ainsi qu’à certains quartiers mulhousiens peu ou pas desservis auparavant : place Hauger, Zoo, place du Rattachement, Coteaux… Autre nouveauté de taille, qui contribue sans aucun doute au succès de la nouvelle offre et devrait lever les freins quant à l’utilisation du vélo : les nouveaux vélos sont désormais à assistance électrique.

Un vrai mode de transport

En pratique, chaque vélo peut être déverrouillé via les applications mobiles Compte Mobilité ou Nextbike, et dispose d’une autonomie d’environ 80km, largement de quoi faire le tour de la ville sans tomber en panne d’électricité ! Déjà présente dans plus de 20 pays, c’est la société allemande Nextbike qui exploite le service. « Nous avons une vraie volonté de développer le vélo, comme mode de transport dominant et respectueux de l’environnement, confie Michaël Torres, le responsable du marché français chez Nextbike. Nous voulons construire un avenir où la mobilité est accessible à toutes et tous, c’est vraiment un mode de transport et ça fonctionne, au même titre que le tram ou le bus ! »

Facile et rapide

De la théorie à la pratique, il n’y a parfois que quelques coups de pédales et c’est au guidon de leurs vélos Vélocité que les participants à l’inauguration du nouveau service se sont rendus, de Riedisheim à la Cité du vélo (NDLR : également inaugurée ce mercredi), au centre-ville de Mulhouse. Une expérience bluffante pour certains, qui ont été surpris par la facilité de pédalage, peut-être aussi par la rapidité du trajet… « Ce n’est pas un nouveau service, confie le maire de Riedisheim, Loïc Richard. Mulhouse avait été précurseur, aujourd’hui on l’étend, avec des vélos électriques et plus de stations. C’est essentiel, mais ça ne fait pas tout : il y a aussi les infrastructures et c’est de notre ressort de créer des itinéraires sécurisés pour utiliser ces vélos en toute sécurité. »

« Une alchimie à trouver entre les modes de transport »

« Nous avons encore des défis à relever, ce n’est pas fini, explique Michèle Lutz, le maire de Mulhouse, faisant notamment référence au plan de développement des mobilités douces, qui se déploie, de la Porte de Bâle à l’avenue Briand, en passant par le boulevard Roosevelt (lire notre article). Quand on transforme l’espace public, le vélo est incontournable, il y a une alchimie à trouver entre les différents modes de transport. Le maillage territorial est en train de se faire, s’il n’y a pas de transport en commun pour aller d’une commune à une autre, on a le vélo ! » Fabian Jordan, le président de m2A, abonde : « L’objectif de l’agglomération, et cela a été lancé il y a 15 ans, c’est de faire un maillage plus important entre la ville centre et les communes alentour, pour inciter les gens à se déplacer autrement. » Lara Million, vice-présidente de la Collectivité européenne d’Alsace est, elle aussi, enthousiaste : « Le vélo fait partie de notre vision sur les mobilités et prend une place de plus en plus importante. Il faut aussi avoir une vision sur les transports et notamment sur la place de la voiture dans les villes, sans opposer les uns aux autres ! »

Bientôt des cargos

Et pour permettre aux automobilistes qui n’ont pas encore mis le pied à la pédale de s’y essayer, l’offre de vélos en libre-service est, sans doute, la meilleure porte d’entrée. Cela, d’autant plus que 63,2% des personnes en emploi parcourent moins de 3km en voiture pour se rendre au travail (source INSEE)… « Les vélos électriques sont une alternative crédible à la voiture, ils permettent l’accès à tous les quartiers et sont à la portée du plus grand nombre », explique Claudine Boni Da Silva, adjointe au maire déléguée aux Mobilités. D’ici le mois de juin, des vélos cargo électriques seront également déployés, permettant de voyager avec des enfants ou de faire ses courses. « L’offre de vélos cargo en libre-service permettra notamment aux Mulhousiens, qui se posent la question d’abandonner une voiture, d’essayer avant d’investir », conclut l’adjointe au maire. Le coût du déploiement de cette nouvelle offre s’élève à 3 m€ HT pour l’achat des vélos et des stations par m2A, auxquels s’ajoutent 4,3 m€ HT de coût d’exploitation pour cinq ans et demi, à la charge des communes, ce qui représente 3,2 m€ HT pour la Ville de Mulhouse et ses 48 stations.

En pratique

Les Vélocité sont désormais tous électriques et peuvent être débloqués uniquement via les applications mobiles Compte Mobilité ou Nextbike, l’application du fabricant des vélos. Côté tarifs, comptez 50€ pour un abonnement annuel, 7€ pour un abonnement mensuel, avec les 30 premières minutes de chaque trajet offertes (dans la limite de 6 trajets par jour). Une réduction de 50% est prévue pour les moins de 26 ans et les bénéficiaires du RSA. Il est également possible de prendre un trajet au ticket, à 1,50 € pour 30 minutes, puis 1 € par demi-heure. Le déploiement des stations devrait s’achever d’ici l’été, avec la possibilité de louer des vélos cargo, eux aussi électriques. Précision importante : il est impératif de fermer manuellement le cadenas à l’arrière du vélo à la fin de la location. Un bip sonore et une notification sur le téléphone de l’utilisateur l’avertissent que la location est bien terminée.

+ d’infos sur  www.velocite-mulhouse.fr