lundi, 14 mars 2016 14:12

La saga des Cycles Beha à Mulhouse se poursuit avec 3 jeunes motivés

Des vélos bien dans la ville

Place de la Concorde à Mulhouse, la saga Beha s’est arrêtée avec le départ à la retraite de Daniel, fin 2015. Mais depuis deux semaines, trois jeunes font revivre Cycles Beha, avec des vélos étonnants et des projets plein les sacoches.


Photos : Darek Szuster ,

L’équipe de Cycles Beha avec, de gauche à droite, Richard Bussillet, Kevin Usselmann et Ruchi Thuong. Photo  L’Alsace

Le 18 décembre dernier : Daniel Beha annonçait une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c’était qu’il quittait sa boutique après plus de cinquante ans à réparer les vélos : la bonne qu’il avait trouvé des repreneurs dans le même domaine d’activité. Et puis surtout, le nom Cycles Beha restait au fronton du 18, place de la Concorde, même si depuis l’ouverture tout a changé. « C’est vraiment un nom qui a une histoire. Avec Ruchi, on a trouvé que c’était bien de le pérenniser. Et on l’a gardé. »Ruchi, c’est Ruchi Thuong et celui qui parle, Richard Bussillet, les deux investisseurs.

Depuis l’ouverture, l’équipe de Cycles Beha est complétée par Kevin Usselmann, mécanicien salarié qui officiait avant comme « Bikloutier », à domicile, rue de Belfort toujours à Mulhouse. « Vous savez ce que ça change de travailler ici ? questionne Kevin en terminant de régler un frein à disque sur un joli VTT. Maintenant, chez moi j’ai un salon-cuisine à la place d’un atelier-cuisine ! Et puis je travaille en plein centre-ville et j’ai comme patrons deux amis. C’est vraiment un luxe pas très courant ! » Kevin est donc à l’atelier pour les réparations courantes, les crevaisons énervantes ( « Max 10 € » , promet-il) les dérailleurs qui grinchent et les freins mous du genou.

Urbain et branché

« Mais on va aussi développer l’aspect personnalisation de vélos avec le montage d’accessoires. Puis, plus tard, on espère installer une cabine de peinture pour aller plus loin. » Plus loin et surtout davantage en direction des amoureux de la « kustom kulture » adaptée aux deux-roues non motorisés.

Cycles Beha version 2016 respire cette ambiance Kustom kulture, Revival, néo-retro, Urban street avec des produits décalés, étonnants et la marque italienne Cicli Blume en tête de gondole. « Cicli Blume, c’est vraiment une très belle marque italienne, décalée, haut de gamme. Ils font 5000 vélos par an à Vérone et les cadres sont fabriqués en Italie. Tout est italien, sauf le système de vitesse et les pneus. Surtout, ce sont des vélos totalement configurables selon ses besoins. On en a quelques-uns ici mais un client passe nous voir, configure totalement son vélo et le reçoit trois semaines après à la boutique » , détaille Richard Bussillet.

Forcément, la qualité et la rareté se payent et les prix oscillent entre 1000 et 3000 € le bijou sur roues. Bref, même en tenant compte de la « boboïsation » de la société mulhousienne et la multiplication exponentielle des hipsters, on reste sur un marché de niche, surtout dans une ville où il doit se voler un vélo tous les quarts d’heure… « C’est vrai que c’est un problème. Je pense que la municipalité devrait envisager d’installer un parking à vélos sécurisé en centre-ville, comme à la gare ou à Bâle et Fribourg » , poursuit Richard qui, à côté de Cicli Blume, diversifie son offre avec une marque pas vraiment inconnue des habitants de M2A.

« Des vélos Peugeot, ici, ça a du sens »

« On propose depuis l’ouverture les vélos Peugeot. Ils font des rééditions d’anciens modèles à des prix très corrects, des jolis vélos pour enfants. Et puis vendre des vélos Peugeot, ici, ça a du sens. On a des entrées de gamme à 325 €, des vélos électriques à 1250 € et ce sont des produits assemblés en France. Pour nous c’est important. »

Pour ne rien gâcher, les salariés PSA bénéficient d’une remise de 15 % sur toute la gamme. Cycles Beha propose également des vélos pliants Dahon et, dès la semaine prochaine, des étonnants gyropodes. « On ne fait que des produits urbains. Le VTT, le vélo de compétition ce n’est pas notre ADN. Et puis, il y a des gens qui font ça très bien. Nous, notre atout c’est le service, la proximité » , poursuit Richard, toujours dans l’attente d’autorisations pour pouvoir proposer des cafés, thés, pâtisseries… aux amoureux de la petite reine urbaine.

Du café dans le bidon

Mulhouse, comme de plus en plus de villes en France aura alors son café-vélo. On pourra s’asseoir dans la boutique ou sur une terrasse de la place de la Concorde et même partager un « p’tit noir » avec un certain Daniel Beha. Même à la retraite, il n’oublie jamais de passer à la boutique encourager la nouvelle équipe de Cycles Beha.

Texte : Laurent Gentilhomme 

 

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