jeudi, 16 janvier 2014 10:07

Christian Prudhomme présent au voeux aux Champions - Kinepolis Mulhouse

Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, a ciblé le tournant du Tour de France 2014  à Mulhouse et dans le massif des Vosges. Photo Jean-François Frey

Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, a ciblé le tournant du Tour de France 2014 à Mulhouse et dans le massif des Vosges. Photo Jean-François Frey

Présent pour la cérémonie des vœux aux champions hier au Kinepolis, le directeur du Tour de France Christian Prudhomme s’est montré enthousiaste pour la venue de la Grande Boucle à Mulhouse les 13 et 1

Comment s’est dessinée la venue du Tour de France 2014 (5-27 juillet) à Mulhouse ?
Quand le maire Jean Rottner est venu me voir à Paris. Je ne lui avais pas dit qu’on allait le faire, mais, tout de suite, j’ai vu Mulhouse comme la plaque tournante du Tour de France permettant d’avoir une étape destinée aux baroudeurs le dimanche et aux leaders le lundi. Le premier choix était le grand départ du Yorkshire, et là ça nous permettait d’avoir un premier vrai massif montagneux. Avec le respect de la mémoire (en référence à la commémoration de la Première Guerre mondiale).
Quelle place pensez-vous que ces deux étapes auront sur ce 101e Tour de France ?
La consigne que j’avais donnée à mes traceurs était de faire exploiter les Vosges comme jamais jusque-là, de trouver les étapes les plus sélectives possibles. Les Vosges en 2014, ce sera un massif à part entière comme les Pyrénées et les Alpes.
Ne craignez-vous pas que les leaders escamotent les Vosges comme c’est déjà arrivé ?
Je n’ai aucune crainte, c’est impossible. Ce sont les coureurs qui font la course mais sur des parcours pareils et juste avant une journée de repos (à Besançon), je n’ai aucun doute. Il y aura vraiment une bagarre entre les prétendants à la victoire finale. Je suis convaincu qu’après ce week-end, on ne verra plus les Vosges de la même manière. Quand j’étais journaliste (Ndlr : il travaillait à France Télévisions jusqu’en 2003), je pensais que l’influence sur la course était de trois quarts par les coureurs et un quart par le parcours, là ce sera l’inverse.
Quel a été l’impact de l’édition 2012 avec l’arrivée à La Planche des Belles Filles qui avait révélé Chris Froome qui a gagné le Tour en 2013 ?
En 2012, les coureurs ont compris qu’avec La Planche des Belles Filles, les Vosges étaient quelque chose de sérieux. On pouvait bâtir quelque chose d’encore plus fort en 2014. Si Chris Froome a pointé le 14 juillet de ce Tour, ce n’est pas parce que c’est la fête nationale.
Quel est votre pronostic pour cette prochaine édition de la Grande Boucle ?
On en est trop loin pour faire un pronostic, mais je vois un duel entre Chris Froome et Vincenzo Nibali. J’étais sur la ligne d’arrivée d’une étape du Tour d’Espagne (à Peyragudes) où Alexandre Geniez a gagné. J’ai vu Nibali qui est revenu en arrière et m’a dit : « En juillet prochain, je serai sur le Tour pour gagner ! ». Froome a aussi eu un grand sourire quand il a vu les Vosges sur le parcours. Ils ne vont pas se regarder dans le blanc des yeux.

« Avec pourquoi pas, c’est la saison des vœux, Voeckler »

Que dégagez-vous lors de ces étapes sur le massif vosgien, qui débuteront dès le samedi 12 juillet avec une étape arrivant à Gérardmer ?
Après plus de 200 kilomètres, on aura la montée de Grossepierre entre les maisons avec 12 % de moyenne et des pics à 16 % ce samedi. L’enchaînement du Petit Ballon et du Platzerwasel va faire mal, même s’il est en début d’étape, avant l’arrivée à La Planche des Belles Filles. Et la montée du Grand Ballon par le Markstein la veille correspond à un puncheur avec pourquoi pas, c’est la saison des vœux, Thomas Voeckler.
L’influence de coureurs régionaux de premier plan comme l’Alsacien Thomas Voeckler et le Franc-Comtois Thibaut Pinot influence-elle le tracé ?
Il n’y a pas d’influence des régionaux, on n’a jamais tracé en fonction d’un coureur. C’est impossible car on travaille sur trois années pour un Tour. C’est un puzzle, il n’y a qu’une évolution à la marge.
Des équipes prétendantes à l’une des quatre invitations (Cofidis, Bretagne-Séché, IAM, Netapp…) en plus des 18 formations du World Tour sont-elles déjà présélectionnées ?
La réglementation de l’UCI (Union cycliste internationale) impose de le faire 40 jours avant le départ du Tour de France, il n’y a pas le feu au lac, donc pas de présélection.
Quels sont vos liens personnels avec l’Alsace ?
Quand on est Parisien comme moi, on cherche ses racines ailleurs et moi, c’est l’Alsace par ma mère à Strasbourg, vu que mon père originaire de Nanterre était fils unique. Je suis un Parisien qui supporte le Racing. Je me souviens très bien du titre de champion de France en 1979 mais aussi de la 3e place l’année précédente.
Les derniers vainqueurs du Tour de France à Mulhouse, l’Américain Lance Armstrong en 2000 et le Danois Michael Rasmussen en 2005, incarnent le dopage…
Ce ne sont pas les lieux qui font que… Je préfère retenir le dernier vainqueur français à Mulhouse, Laurent Fignon en 1992
Lu 1781 fois Dernière modification le vendredi, 17 janvier 2014 11:59