Thierry Boltz, l’un des deux concepteurs du vélo en bois Wood b. Photo Dominique Gutekunst
La marque BSG Bikes, qui propose déjà des modèles en acier produits en séries limitées, va lancer ce mois-ci la commercialisation du Wood.b, un deux-roues conçu en frêne.
Pas besoin d’aller chez un ébéniste pour assurer l’entretien du Wood.b, promet Thierry Boltz, l’un de ses deux concepteurs. N’importe quel vélociste est capable de s’en occuper. Pourtant, la bicyclette de ce Strasbourgeois sort des cadres standards : son ossature, son garde-boue et son guidon sont… en bois. Plus exactement « en multiplis de frêne contrecollés » , précise le designer et gérant de la marque BSG Bikes. Décliné en quatre modèles mais personnalisable à volonté en termes d’accessoires, le deux-roues aux lignes brutes et épurées sera commercialisé d’ici à la fin du mois.
« Nous l’avons conçu comme si nous étions des architectes en réalisant d’abord sa charpente, c’est-à-dire son cadre, puis en y superposant divers éléments » , raconte Claude Saos, le second designer alsacien à l’origine du projet débuté à la fin de l’année 2012.
« À l’époque, j’avais envie de dessiner un vélo différent, avec des matériaux peu utilisés , pointe Thierry Boltz. Le frêne s’est avéré être un bon compromis. Il est à la fois solide, souple, absorbe bien les chocs et permet de produire un vélo d’un poids similaire à un modèle classique de ville ou de randonnée. En outre, le bois répond à une préoccupation environnementale que nous avons poussée à l’extrême en recourant également à des résines, des colles vertes, du cuir et de l’acier qui se recycle plus facilement que l’aluminium utilisé traditionnellement. »
Si ce deux-roues surfe sur la vague de l’écologie, il roule aussi pour le Made in France. « Le frêne est issu de forêts hexagonales et traité à Épinal, l’acier provient d’une entreprise située à Toulouse et le tout est assemblé à Strasbourg, se félicite Thierry Boltz. Le Wood.b est ainsi le premier vélo en bois 100 % français disponible dans le commerce. » Il est aussi l’une des seules productions à l’échelle du Vieux continent. « On trouve un autre fabricant de vélos en bois en Hollande, mais dans le monde, nous devons être une poignée, pas beaucoup plus. Et encore, certains parlent de bois mais utilisent en réalité du bambou qui est une plante », souligne le designer.
Seul frein du Wood.b : qui dit marché de niche et innovation, dit souvent prix élevés. Comptez ainsi entre 3 000 et 4 000 € selon le modèle choisi. « Même s’il peut circuler partout, notre vélo n’est pas vraiment fait pour une utilisation quotidienne , consent Thierry Boltz. C’est plus un objet coup de cœur, un plaisir destiné à un public amateur de beaux vélos ou d’objets design qui a une situation financière très confortable. »
Conséquence : BSG Bikes ne compte pas en produire plus de 20 cette année. Son promoteur n’en est pas moins confiant en l’avenir et envisage même déjà de proposer un « porteur » et un vélo électrique à assistance intégrée en bois.