Depuis la rentrée scolaire, devant les écoles Saint-Thomas et Sainte-Aurélie, deux places pour les vélos cargos ont été marquées au sol. Une nouveauté qu’accueille avec bienveillance Julie. La trentenaire strasbourgeoise transporte deux de ses enfants dans un biporteur et déplore toute possibilité d’attache de son vélo cargo devant l’école Branly. « C’est compliqué d’en accrocher un en ville. On ne peut cadenasser son vélo cargo à un arceau s’il y a déjà un vélo dessus. »
Un constat que la ville de Strasbourg a fait devant le développement de ces biporteurs ou triporteurs. « On cherche à installer des arceaux mais l’offre n’est pas très développée, souligne Jean-Baptiste Gernet, conseiller eurométropolitain délégué en charge des modes actifs et des nouvelles pratiques de déplacement. Il n’est pas exclu qu’on développe un modèle avec une entreprise. »
En attendant, les « vélos brouettes » investissent les places et trottoirs de la ville. « Comme le vélo a une béquille autoportante, je me mets, là où ça ne dérange pas », explique Erwin. Céleste reconnaît quelques remarques de ses collègues car son vélo cargo prend beaucoup de place dans la cour de son entreprise. Quand elle est en centre-ville, elle le gare « au culot, devant où je m’arrête ». S’ils disposent de plusieurs cadenas, Erwin comme Céleste n’attachent que celui qui mord la roue. « C’est un cadenas très bien noté pour sa difficulté à être coupé », explique Erwin. La peur du vol ne l’habite pas ? « Un vélo cargo pèse 40 kg, c’est difficile de partir avec sur l’épaule. Ils sont quasiment tous marqués et il n’y en a pas encore suffisamment pour qu’un vélo cargo volé ne se repère pas sur un site de petites annonces », explique le père de deux enfants.
Julie, elle, est plus prudente. Particulièrement la nuit. « Je le laisse dehors alors je le cadenasse à deux mobiliers urbains. » A défaut d’arceaux adéquats.