30 ans, une tête bien faite, un palmarès à en rendre jaloux plus d’un, une volonté de fer et une envolée prochaine vers Rio pour les JO : rencontre avec Maxime Marotte, figure haut-rhinoise du VTT mondial
2004
Championnat du Monde Juniors : médaille de bronze
2008
Champion de France Espoirs
2011
Champion d’Europe et du Monde de relais et… Champion d’Alsace
2013
4ème au Championnat du Monde
2014
Champion du Monde de relais
Un jour, Maxime Marotte est monté sur un vélo… et n’en est plus descendu. Tout a commencé avec son papa. Adepte du vélo sur route, celui-ci voulait y initier son fiston mais sans les risques de la circulation sur route. D’où l’achat du VTT et le choix de la forêt comme lieu d’exercice ! « Ça m’a plu, j’ai donc continué en club dès mes 8 ans. C’est l’endroit idéal pour progresser grâce à un bon encadrement, sans parler du fait qu’on s’y fait plein de copains. » A 9 ans, première compétition dans les Vosges, organisée par son club. Et une fois qu’il avait goûté à la compète, plus moyen d’arrêter notre petit cycliste : progresser, se mesurer aux autres, voilà son but. Il enchaîne les courses et franchit un à un les paliers entre compétitions régionales et internationales. Pourquoi le choix du cross-country ? Parce que cette spécialité du VTT combine performance physique et pilotage, sensations et adrénaline, tout ce qu’aime Maxime !
Constance, modestie et lucidité
« Je ne me suis jamais considéré comme le meilleur coureur de ma génération, contrairement à d’autres. Mais me voici, toujours dans le circuit et à haut niveau. ». Cela s’explique peut-être aussi par le fait que Maxime n’a connu que de petits bobos, mise à part sur une clavicule récemment, « mon premier os cassé ». Et on le sait tous, le sport de haut niveau ne nourrit pas toujours son homme, loin de là. Maxime se considère comme chanceux de pouvoir vivre du VTT alors que seule une petite dizaine de vététistes en France peuvent s’en vanter aujourd’hui. Même si la médiatisation est devenue plus importante, la discipline reste dans l’ombre du cyclisme et elle est loin d’avoir chez nous la place qu’elle occupe dans d’autres pays comme l’Allemagne ou la République Tchèque. Lucide, Maxime l’est aussi lorsqu’il décide de poursuivre et réussir des études qui lui permettront de rebondir lorsque sa carrière prendra fin.
De la Haute-Alsace au Brésil
En dehors des courses très encadrées qui comptent pour les classements mondiaux, Maxime aime particulièrement celles qui permettent de se mélanger aux vététistes amateurs. Elles procurent des sensations différentes et sont parfois même la source d’un vrai dépaysement et de rencontres insolites. Comme en plein désert en Arabie Saoudite ou dans la jungle malaisienne, où il n’est pas rare de se retrouver nez à nez avec des serpents dans les rivières traversées. Eh oui, c’est un sport nature… Plus proche de nous, le Roc d’Azur à Fréjus est une de ces courses où quelque 20 000 pratiquants, pros ou non, se retrouvent pour le départ. « C’est tout le charme du VTT: l’accessibilité, très appréciée du public ». En plus, c’est idéal pour préparer la saison suivante, travailler son endurance et… se faire plaisir sans la pression du classement !
Notre champion défend aussi beaucoup le cyclisme propre. « Etre soumis à plus de contrôles ne me gêne pas, au contraire. » Le système est contraignant mais il fait partie intégrante du job du coureur : mettre à jour sa localisation en permanence, être prêt à subir des contrôles inopinés, faire attention à la façon dont on soigne son rhume ou sa grippe, etc. D’où l’importance d’être bien entouré et suivi par un médecin du sport. Pas facile pour un jeune qui débute, mais c’est le prix de la bonne réputation et il faut l’accepter.
Je suis vraiment bien ici, chez moi, en Alsace.
J’ai voyagé partout dans le monde mais le Haut-Rhin est réellement un très beau terrain de jeu pour faire du VTT
Et maintenant, champion ?
Deux manches de coupe du Monde et le championnat du Monde en République Tchèque attendent notre athlète. Puis, en point d’orgue viendront les Jeux Olympiques de Rio, fin août. En dehors de Maxime, d’autres champions haut-rhinois de différentes disciplines seront du voyage : Yannick Agnel, Fantine Lesaffre, Elisabeth Barléon, Thierry Omeyer, Benjamin Toniutti… Allez la Haute-Alsace ! Après ces exploits, il sera temps de laisser un peu son vélo pour se régénérer. D’autres activités physiques le remplaceront qui servent encore et toujours à se préparer physiquement pour la saison à venir. L’après VTT ? Maxime a encore le temps d’y penser. « Pour l’instant, la motivation est intacte, comme l’envie d’aller encore plus haut. Le moment venu, il y aura d’autres projets, toujours en lien avec le vélo bien sûr. »