Sur 30 millions de vélos possédés par les Français, les deux tiers prennent la poussière. Pour les faire sortir de la cave ou du garage, le gouvernement va offrir un « chèque réparation » de 50 euros. « C'est un coup de boost au vélo pendant la période de déconfinement pour inciter à choisir ce mode de déplacement. Nous voulons que cette période fasse franchir une étape dans la culture vélo, et que la bicyclette soit la petite reine du déconfinement en quelque sorte », explique la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, qui porte le plan pour faciliter la pratique du vélo.
Au total, 20 millions d'euros sont débloqués par son ministère pour prendre en charge des réparations, des places de stationnement temporaires et des formations.
En ce qui concerne le chèque réparation, aucune feuille de papier n'est à imprimer, il suffira de se rendre chez un réparateur référencé pour remettre en état son biclou sans rien débourser si la réparation coûte moins de 50 euros. Et de payer le reste à charge, si la note est plus salée. Le réparateur sera ensuite remboursé par l'Etat. Bien sûr, selon l'état des vélos, les prix sont très variables. Mais un billet de 50 euros représente déjà un coup de pouce appréciable. Pour changer les patins, comptez 15 euros. Pour une chaîne, il faut en général compter une vingtaine d'euros. Si c'est toute la transmission qu'il faut remplacer, on arrive vite à 50 euros.
Les professionnels prêts à passer la seconde
Plus de 3000 professionnels ou associations seront ainsi progressivement listés sur une plateforme mise en ligne dans les prochains jours. « Nous recensons et enregistrons tous ces acteurs en une huitaine de jours, c'est un vrai sprint ! » s'amuse Olivier Schneider, le président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) dont l'association pilote la plate-forme. Si les réparateurs de vélos font partie des commerces prioritaires, beaucoup sont aujourd'hui fermés et pourraient rouvrir avant le 11 mai.
« Bien sûr, le vélo ne pourra pas tout remplacer, mais il permet par construction de respecter les gestes de sécurité. Et ce peut être une véritable solution de transport alors que 60% des trajets effectués en France en temps normal font moins de 5 km », insiste Elisabeth Borne.
Ce plan fait partie d'un mouvement plus général. Bogota, Berlin, New York, aménagent des pistes cyclables provisoires. En France aussi, les collectivités n'ont pas attendu pour encourager l'usage du vélo alors qu'en période de Covid-19 l'idée de la promiscuité dans les bus, trams et autres métros effraie de nombreux usagers.
A Montpellier et Bordeaux, des pistes cyclables temporaires
En Ile-de France, la présidente de la région, Valérie Pécresse, travaille notamment avec le RER-vélo, un collectif d'associations qui a imaginé neuf lignes cyclables depuis Paris jusqu'à Mantes-la-Jolie ou Melun. Montpellier (Hérault) ou Bordeaux (Gironde) inaugurent également des pistes cyclables temporaires. A Nice, le maire a prévu de fermer une partie des rues de sa ville à la circulation automobile pour la réserver aux vélos et aux piétons. « On a assisté à des volte-face d'un certain nombre d'élus sur cette question, c'est très positif! » insiste Olivier Schneider.