Carneiro Belmiro (à gauche) et Ernest Dietsch (à droite) ont remporté la course en duo
« On s’est élancé sans arrière-pensée, chacun à son rythme ». Tour à tour, Ernest Dietsch et Belmiro Carneiro se sont relayés le samedi 14 septembre à partir de midi, ne sachant pas quelle serait l’issue de leur périple avec toutefois une prise de pouvoir d’entrée. Et ce d’autant plus que le duo de la SSOL Habsheim devait être un quatuor, un malade s’étant ajouté à un forfait de dernière minute. « Moi, j’y vais quand même », avait prévenu Ernest Dietsch avant que Belmiro Carneiro ne reste dans sa roue.
Jusqu’à 17 h, avec une boucle couverte en une trentaine de minutes, la progression s’est avérée linéaire avant que les relais ne soient portés à deux tours afin de se restaurer. Et c’est alors que la pluie s’est invitée, aux alentours de 21 h, fine d’abord, diluvienne ensuite. « Je cherchais Ernest pour qu’il prenne son relais, ce n’était pas évident. Comme je ne l’ai pas trouvé, j’ai continué. »
« On a fait une coupure de trois heures »
À minuit et demi, le coéquipier de Belmiro Carneiro se trouvait dans sa voiture. « J’étais trempé jusqu’aux os, je suis allé me changer et me sécher. Et j’ai pris un peu de sommeil ».
Belmiro Carneiro a poursuivi sa route sous la pluie, se frayant un chemin à la lampe frontale au milieu des racines, sans tomber, jusqu’à ce que la fatigue le gagne à son tour. « On a fait une coupure de trois heures à partir de 2 h 30 , note celui qui a plus somnolé que dormi. On est reparti en troisième position ». Et Ernest Dietsch de préciser : « Ce sont les conditions météo qui ont fait que... Sinon, on ne se serait pas arrêtés. »
Avec toujours une pluie fine qui s’est estompée une heure plus tard, les Haut-Rhinois ont repris de plus belle, sur le même rythme cadencé du départ. « On a eu la matinée pour mettre en valeur notre forme physique et rouler plus vite que les autres sur le sec », s’enthousiasme Ernest Dietsch. Avant que la pluie ne revienne sur les coups de 10 h. Et c’est à cet instant que leur principale équipe adverse a cédé, du moins l’un du binôme sans sommeil qui n’avançait plus qu’avec son courage.
« Surpris par la régularité de notre effort »
« Je lui ai dit d’assurer la deuxième place à l’attaque de ce qu’on croyait être son dernier relais », revit Ernest Dietsch. « J’ai rattrapé mon adversaire tout en haut du circuit , alors que j’étais parti avec trois minutes de retard, poursuit Belmiro Carneiro. J’ai fini assez fort et comme nous n’avions que 23 heures et trente-sept minutes de course, j’ai dû continuer comme Ernest était parti se changer ». Et Belmiro Carneiro n’a pas faibli pour conserver la première place en duo avec 37 tours en 24’07’12’’, soit une boucle supplémentaire par rapport à leurs dauphins.
Au-delà du succès, ces sportifs assidus ont beaucoup appris sur eux-mêmes. « J’étais assez surpris par la régularité de notre effort et notre capacité à le maintenir, attaque Belmiro Carneiro. Finalement, le fait d’être à deux nous a permis de rester dans le rythme et les relais passaient assez vite ». « Notre pratique du sport, que ce soit le vélo, la course à pied, le ski de fond et de piste ou notre travail en salle nous ont aidés , relaie Ernest Dietsch. Et si c’était à refaire, on repartirait cette fois avec un stand pour la logistique et une tente pour le sommeil. »
Ces éducateurs de jeunes Habsheimois, qui ont mis quinze jours pour récupérer, n’ont pas pour habitude de s’endormir sur leurs lauriers.