Le pilote Vosgien du Team Lac Blanc / Solid Bikes/ Batibois a battu en brèche tous les pronostics en remportant le titre.
Il restait une grosse dizaine de pilotes au-dessus de la piste. Peut-être 14 ou 15 quand les nuages qui s’était agglutinés sur les sommets alentour ont commencé à déverser leurs premières gouttes. Puis la pluie s’est encore intensifiée rendant la visibilité difficile et les parties à découvert glissantes. Dans l’aire d’arrivée, alors que la finale s’éternisait (près d’une heure de retard sur le programme initial), Pierre-Charles Georges était tranquille comme Baptiste. Lui, champion de France ?
«Il y en a plein qui méritent plus ce titre que moi»
Il n’y croyait pas une seule seconde. Et pourtant si. Personne n’est parvenu à détrôner le pilote du team Lac Blanc. Qui avait bien de la peine à réaliser qu’il est bien le nouveau champion de France. N’allez pas croire que Pich était étreint par l’émotion, non, il avait une façon bien à lui de commenter ce qui venait de lui arriver : «Je n’ai pas réussi un run plus fou que d’habitude. Si les conditions ont joué un rôle ? Les chronos semblent dire que oui. Moi, je n’ai pas eu l’impression de rouler plus vite que d’habitude. A la limite, je ne trouve pas ça juste : il y en a plein qui méritent plus ce titre que moi».
Rémi Thirion : «Je suis content pour lui»
Par exemple son pote Rémi Thirion (Labyrinth), piégé par la pluie (13e au final) et avec lequel il a partagé tous les runs d’entraînement du week-end. «Mitch» pouvait se consoler un peu : «La pluie tombait fort sur le haut de la piste et c’était difficile d’y voir clair. Mais je suis content pour Pich, on roule souvent ensemble».
«Je n’ai pas l’impression de passer un cap»
Habitué autour du top 20-30 en Coupe du Monde, Pierre-Charles Georges se retrouve en pleine lumière presque malgré lui. A 26 ans, ce maillot bleu, blanc, rouge peut-il lui permettre de passer un cap ? «Bof, je ne suis pas sûr... Je n’ai pas l’impression de passer un cap. Je n’ai pas spécialement pris de risques aujourd’hui, j’ai juste laissé filer le vélo». En tout cas, ça a suffi !
Kurtz, un étrange destin
Comme en 2010 à Val d’Isère, quand Romain Paulhan a triomphé, le championnat de France s’est donc soldé par une grosse surprise. C’est même tout le podium qui est inattendu. Cyrille Kurtz prend en effet la 2e place et cette performance est comme un clin d’oeil du destin : «En 2004, aux Mondiaux des Gets, j’étais favori et j’avais chuté. Et là, je décroche mon premier podium en Elites... Je n’étais plus monté justement sur un podium aux championnats de France depuis junior en 2004». A 26 ans, cette médaille d’argent résonne presque comme une renaissance : «Je n’ai pas été épargné par les blessures ces dernières saisons. Alors oui, ça fait plaisir», expliquait celui qui a monté son propre team depuis trois ans et qui porte donc la double casquette de pilote et de team manager.
Thome troisième mais frustré
Patrick Thome (Lapierre) prend la médaille de bronze de ces championnats et c’est une sacrée performance. Car le pilote Lapierre s’est élancé sous une pluie battante et cela ne l’a pas empêché de faire mouche. Enfin, pas autant qu’il ne l’espérait : «Les conditions ont changé pas mal de choses, pas dans le sous-bois où c’est resté très gras, mais dans les prairies... Et comme 70 % du tracé était à découvert... Je suis frustré car j’étais venu pour gagner», confiait le champion de France juniors (2009). Dans quinze jours à la Coupe du monde de Val d’Isère, ils seront beaucoup à vouloir prendre leur revanche.
Juniors : Le nouveau champion de France juniors s’appelle Félix Racaud. Il a devancé Charles Canonne et Benoît Coulanges. Victime d’une crevaison, Loïc Bruni laisse donc échapper son titre.
Le top 10 : 1. PC. Georges en 3'15''91; 2. C. Kurtz en 3'17''33; 3. P. Thome en 3'18''08; 4. M. Pascal en 3'18''41; 5. F. Payet en 3'20''63; 6. D. Spagnolo en 3'21''96; 7. A. Giordanengo en 3'22''86; 8. J. Alazard en 3'23''12; 9. G. Ruffin en 3'23''80; 10. F. Racaud (1er junior) en 3'25''67...