Ils atteignent 120 km/h, ils font des moyennes de plus de 50 km/h, ils sont hyper-profilés, construits par les meilleurs ingénieurs … les vélos couchés de compétition, qui participent chaque année au Kidam, ouvrent la voie aux véhicules que nos villes distendues attendent.
L’événement se passait à la Cipale, le mythique vélodrome parisien. S’y retrouvaient une quarantaine d’adeptes, tous chercheurs d’aérodynamique à deux, voire à trois roues lorsque l’engin est caréné.
C’est Dominique Perruchon (avec le drapeau !) et ses amis qui leur avaient donné rendez-vous après avoir constitué un alléchant programme de courses, du 200 mètres jusqu’à l’heure, mais dont le clou restait le kilomètre départ arrêté, lequel a donné naissance au sigle KIDAM.
Les participants arrivent un à un, avec presque autant de machines différentes. Ce petit monde est d’une nature modeste autant que joviale. Nul ne veut épater la galerie, bien que certains ne rigolent pas, qui se sont échauffés sur leurs home-trainers spécifiques. Ainsi Robin Boucher, auteur d’un temps plus que convenable sur le kilomètre arrêté : 1 minute et 10 secondes, sur une piste non idéale, il faut le relever. Un autre garçon a pris le contre-pied de ses camarades et s’il est toujours couché, c’est sur le ventre. Belle impression donnée sur une machine de sa conception, couturée de soudures maison. Veut-on un autre nom, celui d’un démonstrateur sans concurrence ?
Frédéric Benoist roule sur patinette, à roues de vélo. Ce Parisien s’en sert tous les jours, allant de son domicile à son travail, 20 km à l’aller et autant à son retour. « Je préfère cela au RER », confie-t-il. Cette situation intéresse vivement Isabelle Lesens, spécialiste du deux-roues urbain. Méthode : un pied posé, un pied qui patine. Et il en change selon son humeur. Son constructeur, Zockra, est présent et sourit.
Un autre homme, le docteur Saladin, venu du Havre, n’est pas moins heureux. Il nous montre son expertise sur une draisienne actuelle, c’est-à-dire à pneus, elle aussi. Son credo ? « C’est bien plus simple que le vélo ». Manière sans doute d’intellectualiser ! (*)
Une bien belle journée hors des sentiers battus que ce Trophée KIDAM qui en était tout de même à sa treizième édition.
Jacques Seray,
texte et photos.