L'association Strasbourg à vélo organisait ce samedi après-midi une manifestation à bicyclette sur l'axe Strasbourg-Schiltigheim-Bischheim. Un rassemblement festif pour illustrer la dangerosité de ce trajet, dénué d'équipements pour la sécurité des cyclistes.
Ras-le-bol. Toutes sonnettes hurlantes, plus de 150 cyclistes se sont réunis ce samedi-après place de Haguenau à l'appel de l'association Strasbourg à vélo. Une manifestation festive pour mettre en lumières les dangers que piétons et cyclistes rencontrent quotidiennement. En cause : l'absence de pistes cyclables et de signalisation. En ligne de mire : l'axe routier Strasbourg-Schiltigheim-Bischheim, que nombre d'entre eux empruntent, pour aller travailler, emmener les enfants à l'école ou faire les courses.
Reportage sur France 3 Alsace (Vélorution et planche à clous)
Les parents roulent de front
Accompagnés par deux voitures de police, les cyclistes sont davantage en sécurité qu'à l'accoutumée. Malgré l'escorte, l'illusion de sécurité ne dure pas. Peu après le passage du panneau de Schiltigheim, route de Bischwiller, la piste cyclable disparaît. Les vélos doivent alors partager la route avec les automobilistes.
Jusqu'à Bischheim, le paysage reste sensiblement le même. C'est là que la fille de Dorothée a été percutée par une voiture à la sortie de l'école, peu avant les vacances de la Toussaint 2021. "Je n'étais même pas surprise. C'est comme si je m'y attendais tant on voit des choses dangereuses qui arrivent tous les jours. On ne peut pas contrôler le comportement des gens mais on pourrait avoir des aménagements qui protègent les plus fragiles". Lui demander de raconter son expérience de cycliste et piétonne à Bischheim, c'est saisir l'ampleur du problème. "C'est avoir peur tout le temps, lâche cette membre de l'association Strasbourg à vélo, ou se voiler la face pour ne pas avoir peur".
Suite à l'accident, Dorothée a écrit une lettre ouverte au maire de Bischheim Jean-Louis Hoerlé et au vice-président de l'Eurométropole chargé des mobilités Alain Jund. Une rencontre avec ce dernier interviendrait prochainement.
Tout est à faire
"Il manque trois décennies d'aménagements sécurisés pour les mobilités actives. Bischheim est une ville qui est construite autour la voiture. Il y a de la place pour la voiture en circulation, de la place pour la voiture en stationnement", assène Benoît Ecosse, membre du collectif Vélorution et de l'association Strasbourg à vélo, quelques minutes avant le départ du cortège.
"Il faut une piste cyclable en site propre. Cela va sûrement se faire à Schiltigheim. Des passages piétons protégés. Des feux tricolores en 3D, des ralentisseurs. Il existe plein de solutions pour que les plus vulnérables puissent circuler le plus sereinement possible."
Partisan des mobilités douces, il déplore la lenteur des autorités. "On est soutenus par les élus de Strasbourg et de Schiltigheim. Mais ça prend beaucoup de temps au niveau de l'Eurométropole. On a vu des villes [Paris, NDLR] faires des coronapistes en quelques semaines. Ici quand il s'agit de faire des projets c'est plutôt des études qui durent plusieurs années, alors que les cyclistes ont vraiment besoin d'aménagements rapidement". Le militant pro-vélo en veut pour preuve le peu d'aménagements concrets réalisés suite à un courrier adressé aux élus fin 2020.
Francois Chagnaud, France Bleu Alsace, France Bleu Elsass #Sécuritéroutière #Manifestations #Vélo